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Retrouve "Le Templier et la Sainte Lance" sur le blog littéraire Sherlock, Saint Louis & Cie.
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Retrouvez en intégralité l'article sur Les Templiers et les Soufis paru en décembre 2015 dans les revues Les Mystères du Moyen-Age n°27 et Les Secrets de la Loge n°15.
Les Templiers et les Soufis
Que n’a-t-on pas écrit sur les Templiers, sur leur malédiction, sur leur fabuleux trésor, sur leur pouvoir ? Les Templiers, ces moines-soldats capables d’ôter la vie au nom de Dieu…
Quels étaient leurs rapports avec l’Orient ? Ont-ils noués des liens particuliers avec des religieux musulmans alors que ceux-ci étaient leurs ennemis ? Que cherchaient-ils vraiment en Orient ?
Un ordre oriental religieux et militaire
Cet ordre a trouvé sa fin le vendredi 13 octobre 1307 en Occident sur l’instigation du roi de France Philippe Le Bel. Mais l’Ordre du Temple est né en Orient à Jérusalem. Car même si sa règle de constitution a été adoptée en Europe, ses racines sont avant tout orientales. Le siège de l’Ordre n’a jamais été installé en Occident. Il a toujours été à Jérusalem, puis Saint Jean d’Acre et ensuite l’île de Chypre. S’il a défendu les intérêts des croisés contre les Maures en Orient, il a aussi combattu les Sarrasins en Espagne pour la Reconquista.
Ce sont les neuf chevaliers du Temple qui l’ont constitué à Jérusalem du nom du Temple de Salomon.
C’était un ordre religieux et militaire. C’était la première fois en effet qu’en Occident était décidé la création d’une milice de moines soldats. Le prétexte venant de la protection des pèlerins sur la route de la cité sainte de Jérusalem. Il fut officiellement créé au concile de Troyes en 1129.
Ce concept de moines soldats était pour le moins révolutionnaire. Sa création était particulièrement étonnante car associant la qualité de guerrier (bellator) et de moine (orator). Cet amalgame était auparavant impensable en Occident, en totale contradiction avec la doctrine de l’église romaine. Mais il a reçu au nom de la guerre sainte un soutien de poids celui de Saint Bernard de Clairvaux, ce faiseur de papes, promoteur de l’ordre des Cisterciens et instigateur des constructions des cathédrales. Pourtant Saint Bernard de Clairvaux n’a jamais été en Orient mais il s’est avéré être par la suite un fervent partisan des croisades en prêchant la deuxième croisade et celle contre les Cathares. Il faut préciser que son oncle était André de Montbard, Grand Maître du Temple et l’un des neuf premiers chevaliers. Saint Bernard était secrétaire lors du fameux Concile de Troyes.
Les Templiers ont donc réussi ce tour de force d’être à la fois moines et soldats. Ce que d’aucuns ont critiqué comme étant une hérésie ou une monstruosité doctrinale. Mais on le verra, cette idée vient de l’Orient. Cela a ainsi incité de nombreux chevaliers à rejoindre les rangs du Temple. Un des sceaux de l’Ordre montre d’ailleurs deux Templiers partageant le même cheval. En fait, ils partageaient la même écuelle. Chaque frère devait faire vœu de pauvreté et ne posséder aucune richesse dans l’Ordre. Mais c’était surtout pour montrer la dualité du Temple : moine et soldat.
Ce vœu de pauvreté qui venait de la règle de Saint Benoît était aussi un précepte Soufi : « Va, perds tout ce que tu as, c’est cela qui est le tout ».
On peut se demander quel était le véritable but de leur création. La raison officielle était de protéger les pèlerins sur le chemin de Jérusalem. On rétorquera que de morts pour un tombeau du Christ vide ? N’y avait-il pas un autre intérêt plus matériel de s’approprier des terres fertiles pour faire le jeu de seigneurs d’Occident désœuvrés ? Les Templiers ont développé les lettres de change et sont devenus de fait les banquiers de l’Europe.
Cependant un des buts des Templiers n’était-il pas de s’arroger l’héritage et les connaissances spirituelles orientales ? Dans un monde occidental entièrement chrétien, il ne fallait pas montrer un intérêt trop manifeste à cet Orient lointain mais au contraire le mépris ostensible d’avoir violé les lieux saints. Il fallait donc s’avancer masqué et ne pas dévoiler cet objectif spirituel. Qui d’autre mieux que les Templiers pouvaient être capables de cette mission ? Car il s’agissait d’un ordre secret et hermétique. Il était de ce fait difficile de savoir ce qui se passait à l’intérieur.
Si la règle a été écrite en partie par Saint Bernard de Clairvaux, le concept de moines soldats est venu des premiers neufs chevaliers avec leur premier Grand Maître Hughes de Payns qui restèrent à Jérusalem de 1107 à 1114. Ils eurent donc tout le temps, avant la création sur les fonds baptismaux du concile de Troyes, de prendre modèle sur des ordres religieux musulmans.
Les Templiers étaient impitoyables avec leurs ennemis, que ce soit avec les infidèles ou même avec certains de leurs alliés tels les chrétiens d’Orient ou les Byzantins. C’étaient de farouches guerriers. Ils préféraient combattre jusqu’à la mort plutôt que de se rendre. Les musulmans le leur rendaient bien et craignaient ces soldats. N’a-t-on pas vu Saladin ordonné la décapitation de deux-cent trente Templiers lors de la bataille de Hattin en 1187 ? Mais si les Blancs-Manteaux ont commis beaucoup d’exactions, on les a vus respecter les lieux de culte de l’Islam et permettre aux musulmans de prier en toute quiétude dans leurs mosquées. Il y avait donc un respect mutuel.
Car à cette époque, subsistaient encore de nombreux cultes païens comme les cultes de Baal, Hadad ou d’Isis. Ces cultes étaient les ennemis des religions chrétienne et musulmane qu’ils avaient mis des siècles à éradiquer. Les chrétiens du Moyen Âge ne considéraient pas du tout les musulmans comme d’autres païens. Ils étaient comme eux monothéistes. Ils croyaient à Isha, Jésus, en tant que prophète. C’était surtout une religion concurrente.
Parce qu’il était fortement implanté en Orient, l’Ordre du Temple a longtemps fait l’objet de rumeurs sur des collusions suspectes avec l’ennemi musulman. Ces rumeurs venaient directement de jalousies de certains seigneurs francs de Tortose, d’Antioche, d’Edesse, de Saint Jean d’Acre et même des Ordres rivaux comme les Hospitaliers ou les Teutoniques. Car aucun d’eux n’avait le pouvoir de commander aux Templiers, le Grand Maître des Templiers ne référant qu’au Pape, et n’engageant ses troupes que sur son seul commandement, autant dire qu’ils étaient quasiment indépendants.
Ces neuf premiers chevaliers du Christ sont donc entrés en relation avec des confréries Soufis à Jérusalem. Il y a eu des accords tacites et officieux. Il fallait en effet nouer des alliances pour survivre dans ce Moyen Orient dangereux.
Les premiers Templiers ont été imprégnés de la mystique Soufi Tasawwuf, intrigués par ce chemin particulier de quête du divin.
Le grand mystique Soufi Rûmî disait : « Je suis si près de toi que je suis loin de toi. Je suis si mêlé à toi que je suis séparé de toi. Je suis si manifeste que je suis caché ».
Les Templiers vivant en permanence en Orient avaient dû être décontenancés par cette mystique et du même coup essayer de la comprendre. Mais ce chemin était ô combien difficile : « sur mille hommes, seuls cent me cherchent et sur cent, seul un me trouve ».
Les Templiers ne pouvaient agir à découvert avec les religieux musulmans. Ils sont tout naturellement allés vers des ordres secrets. Des ordres principalement Soufis.
Y-t-il eu des Templiers initiés au Soufisme ? C’est une grande question. Tous les chemins mènent à Rome, donc au divin. Ne priaient-ils pas pour un Dieu unique, Allah ou Yahvé ? Jésus ou Mahomet ? Ces ordres chrétiens et musulmans étaient membres d’une fraternité. Islam ou chrétienté, ils croyaient en un Dieu unique et sur des valeurs fondées sur l’amour, le respect et la foi.
Il est probable que des passerelles secrètes aient été établies mais cela nous ne le saurons jamais, il n’y jamais eu de texte historique prouvant ces cérémonies et pour cause, le secret devait être de mise. Certains Templiers de haut rang ont pu recevoir en gage d’amitié ou de reconnaissance une initiation Soufi. Il existe d’ailleurs des similitudes. Lors de l’initiation Soufi, on remet la Khirqah, le manteau, comme le blanc manteau des Templiers. Ces ordres sont constitués en degrés : Talib pour l’Apprenti, Murib pour l’Aspirant, Murshid pour le Gardien des Règles. Jusqu’à devenir Cheikh pour le maître. Les Templiers procédaient à des cérémonies de passage et possédaient aussi des degrés : écuyer, sergent, chevalier, maître… Ils ont ensuite pu distiller dans leurs rituels des éléments de leur mystique.
Ce qui est sûr, on a plusieurs écrits là-dessus (les historiens de l’époque Jean de Joinville ou Guillaume de Tyr par exemple), c’est que des discussions s’étaient engagés entre les deux parties. Cela a conduit à des emprunts significatifs auprès des confréries Soufi. C’est aussi l’opinion qui se dégage des livres sur les Croisades écrits par d’autres historiens contemporains comme Zoé Oldenbourg avec sa magistrale histoire « Les Croisades », Amin Maalouf, « Les Croisades vues par les Arabes » ou encore Jacques Rolland « Les Templiers ». Les Templiers ont en effet dès leur création reproduits ce modèle de moines soldats, de cette fidélité sans faille et de cette organisation d’état supra national, court-circuitant les seigneurs et baronnies féodales pour ne répondant qu’aux ordres du pape lui-même. Un modèle issu de l’organisation de la secte du Vieux de la Montagne comme nous le verrons plus bas.
Ces Ismaéliens Nizârites issus d’une branche du chiisme, basé sur les descendants du prophète, se sont dissociés de l’orthodoxie sunnite, basée sur le livre sacré, le Coran. Les Ismaéliens professaient de rechercher le sens caché des choses et non leur apparence.
Car le soufisme est la voie ésotérique de l’islam. L’ésotérisme c’est rechercher le sens caché des choses, il est différent du côté exotérique. La face cachée est ce que les Soufis nomment le bâtin, ce côté ésotérique de l’islam qui s’oppose au zahir, le côté exotérique de la religion.
L’ésotérisme, c’est aller derrière la façade des choses. D’ailleurs les Soufis pensent que même le divin est séparé en bâtin et en zahir, en caché et en manifesté.
Une alliance secrète avec les Soufis
Ces confréries Soufis, ces fameuses Turuq, étaient plus proches par leurs rites initiatiques des Templiers ou des Hospitaliers, que du reste des croisés. Elles pratiquaient le Tasawwuf, la mystique musulmane.
Un des liens attestés, était celui des Assassins, la secte du Vieux de la Montagne, ces Ismaéliens Nizârites. Ses membres servaient le Cheikh d’Alamut. Une fois qu’ils avaient accomplis leur parcours initiatique, ils pouvaient partir sur les chemins d’Orient remplir leur tâche d’assassin et se sacrifier pour l’ordre si nécessaire. Ils étaient aussi en quelque sorte des moines soldats. Il a d’ailleurs été établi que la secte des Assassins payait tribut aux Templiers et aux Hospitaliers. Les cibles ne furent, sauf à de rares exceptions près chrétiennes, comme le Roi de Jérusalem Conrad de Montferrat assassiné en 1192, mais toujours des princes ou des hauts dignitaires turcs, syriens, mamelouks…Même le grand Saladin a échappé de peu à un attentat. Les Assassins, armés de leur poignard, commettaient toujours leur attentat en public, souvent le vendredi à la sortie de la mosquée, pour que cela ait un plus grand retentissement. Les meurtriers se laissaient ensuite lyncher stoïquement en public, d’où leur nom de « fumeurs de Haschich » pour les discréditer. Ces sacrifices forçaient l’admiration d’esprits faibles qui n’hésitaient pas à se convertir à la secte. Ce terrorisme médiéval prit du temps avant d’être éradiqué. Né juste avant les croisades en 1090, il disparut peu avant la fin de l’ordre des Templiers en 1257. Il serait erroné de dire que les Templiers avaient pris pour modèle la secte des Assassins. Ils se sont plutôt inspirés de leur organisation. Ils avaient passé des accords avec eux, leur avaient emprunté l’idée de moines soldats et d’état supra national et probablement intégré des éléments de leur rituélie.
La collusion avec les infidèles a été reprise dans les chefs d’accusation de l’inquisition.
D’après les rapports de l’inquisition sur les Templiers, bien des méfaits leur ont été reprochés. Notamment celui de cracher sur la croix, de pratiquer l’homosexualité avec le baiser sur le coccyx et l’adoration d’une tête barbue.
Ces derniers auraient donc craché sur la croix lors de leur intronisation dans l’Ordre. Non pour abjurer le Christ mais pour cracher sur son instrument de torture. Tout comme les musulmans qui rejettent les images ou symboles, les Templiers auraient rejeté ce symbole de la croix. Pour les musulmans, il était impensable qu’un Dieu ait pu souffrir sur la croix.
Rûmi, a dit un jour : «un homme se tenait devant la mer. Il croyait avoir tout compris à la vie et avait rempli d’eau de mer une bouteille vide. En montrant la bouteille, il dit : voilà ce qu’est la mer. »
Pour les Soufis, adorer la croix, c’est mettre Dieu en bouteille. Et Jésus n’était qu’un prophète.
Pour ce qui concerne l’accusation du baiser sur le coccyx, c’est là où réside un os sacré, le sacrum. C’est la base de la kundalini pour les orientaux. La kundalini est en effet une énergie bien connue en Orient.
La kundalini représente cette énergie précieuse et vitale chez l’homme. Tout l’enjeu est de la faire remonter au sommet du crâne afin d’éclairer l’homme nouveau et lui permettre de marier son féminin et son masculin sacré. Si les Templiers avaient réellement intégré ce rite dans leur liturgie alors le chevalier intronisateur ne faisait qu’envoyer un souffle, un souffle de vie pour réanimer votre énergie vitale.
Les Templiers étaient ensuite accusés de vénérer la fameuse tête barbue du Baphomet. Cela est en contradiction avec l’islam ou le christianisme d’adorer des idôles mais ce mot rappelle étrangement celui du prophète Mahomet. En langue d’Oc, Baphomet serait la traduction de Mahomet. De là à penser que le prophète Mahomet était adulé, il n’y a qu’un pas et pour certains historiens cela demeure une explication plausible.
Le dhirk est un élément fort de la liturgie Soufi. Les Soufis réunis en cercle prononcent en continu le nom d’Allah pour atteindre un état de transe. Je vous livre ici un extrait du roman historique « Le Templier et la Sainte Lance » :
« Il demanda à ce que tous ses hommes viennent former un cercle. Il invita aussi les Templiers. Bohémond fut le seul à rejoindre le cercle. Il eut une appréhension mais immédiatement, Aziz se mit à battre la mesure avec un pied. Puis il prononça le nom d’Allah. Doucement d’abord, puis de plus en plus fort. Les Soufis se balançaient puis se prirent par la main et crièrent à leur tour le nom du Très-Haut. Une chaleur intense gagna alors le cœur de ces hommes. Bohémond se surprit à crier aussi son nom. Il sentit son corps qui ne faisait qu’un dans le cercle. Il n’était plus son corps. Il était celui de tous les autres. Son cœur battait à l’unisson des cœurs des Soufis. Leurs cœurs battaient au même rythme que le torrent puissant des montagnes, que la pluie frappant le désert, que le soleil chassant la nuit. Il eut l’impression que son corps se désagrégeait, comme s’il était composé d’une quantité infinie d’atomes. Il était l’univers, les étoiles et aussi tous les hommes et les femmes qui avaient vécu sur terre avant lui. Il était devenu le tout. Son expérience était indicible. Lorsque l’invocation fut terminée, les Soufis quittèrent la chaîne et restèrent un long moment chacun en silence.
Le sergent Templier eut beaucoup de mal à revenir à la réalité, à cette terrible réalité. Il avait l’impression de l’avoir brisée. D’avoir trouvé l’indicible, l’inexprimable au cœur même de l’illusion de la vie. Tout n’était qu’illusion. »
Est-ce que la cérémonie du dhirk a été intégrée chez les Templiers ? Ont-ils goûté à cette extase ?
Des légendes persistantes affirment que les métiers francs, constructeurs des cathédrales, puis les francs-maçons sont les descendants des Templiers. Les francs-maçons sont connus pour pratiquer dans leur rite la cérémonie de la chaîne d’union qui est peut-être un lointain emprunt au dhirk.
Les relations entre les Templiers et l’Orient, entre islam et chrétienté, se trouve être un filtre précieux pour décrypter les troubles actuels du moyen orient. Déjà, à cette époque on tuait l’Infidèle la conscience tranquille, au nom de Dieu ou d’Allah… L’homme a-t-il changé ? On ne peut changer le monde qu’en se changeant soi-même. C’était le but de ces confréries initiatiques Soufis. Ils étaient notamment à la recherche du Sirr.
Voici un dernier extrait du roman « Le Templier et la Sainte Lance » :
« - Je vais à présent te confier le Sirr.
– C’est le secret que confie le maître à son disciple, lorsqu’il l’estime prêt.
– Qu’est-ce que le Sirr noble Cheikh ? En suis-je vraiment digne ?
– Si je te le confie, c’est que tu en es vraiment digne, mon frère. Alors ouvre bien tes oreilles.
– J’écoute humblement.
– Il ne s’agit pas d’écouter, mais d’entendre. Entends le Sirr.
Bohémond tendit l’oreille, et n’entendit rien.
– Pardonnez-moi, je n’ai rien entendu.
– C’est cela. Plus une parole ne sépare le maître du disciple. Tu peux partir. »
En conclusion, l’Ordre du Temple s’était indéniablement rapproché de l’Islam. Il avait même pris pour modèle, dès sa création, de ces moines soldats membres de certaines confréries soufis. Comme les musulmans, il rejetait les images ou symboles, tels que la croix. Ils vénéraient peut-être en la fameuse tête barbue du Baphomet, le prophète Mahomet. C’est une des raisons pour lesquelles on les a accusés d’hérésie. Il paraît évident que les Templiers, nés en Orient et ayant toujours gardés leur siège en Orient, aient joué sur plusieurs tableaux. Ils avaient noué des contacts avec les ordres Soufis, se servant notamment des Assassins pour éliminer leurs ennemis musulmans et s’imposer parmi les Seigneurs Francs de la région. Il est aussi probable qu’ils aient intégrés dans leur rituélie des éléments de l’islam, ce qui les a en partie voués à leur perte, pour avoir modifié la doctrine de l’église romaine. Car le temps passant, les Templiers n’étaient plus du tout protégés, depuis la chute de Saint Jean d’Acre en 1291 et la perte des Terres Saintes, ni par le Pape, ni par le Roi de France. Saint Bernard de Clairvaux était mort depuis bien longtemps et aucun protecteur ne l’a remplacé. Leur fabuleux trésor faisait des envieux. Ne disait-on pas jurer ou boire comme un Templier ?
Au total, ils auront durés deux siècles. Deux siècles de légende. Seuls certains membres de l’Ordre, les chevaliers devaient avoir accès à leurs secrets. A cette partie ésotérique réservée exclusivement aux maîtres comme dans les confréries Soufis. Les sergents et les écuyers en étaient écartés. Sous le sceau du secret, ni la torture, ni les flammes des bûchers n’ont pu percer leurs mystères. Quels secrets ont-ils emporté dans leur tombe ? Beaucoup de chercheurs ont écumé l’Europe pour trouver des traces de leur fabuleux héritage. Mais ne faudrait-il pas le rechercher en Orient ?
Est-ce que les Templiers n’avaient pas finalement réussi l’amalgame entre la religion Occidentale et la religion Orientale ? Il s’agissait du premier pas pour réunir enfin ces deux chemins spirituels de l’Orient et de l’Occident ?
Rûmî avait peut-être raison? Nous sommes de partout et de nulle part. « Je ne suis ni musulman, ni chrétien, ni juif. Je ne suis ni d’Orient, ni d’Occident. Je ne suis ni de ce monde, ni de l’autre. Mon lieu est le nulle part, mon signe est le nulle part. »
Pierre-Louis Besombes, auteur du roman LeTemplier et de la Sainte Lance.
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Nouvel article dans le trimestriel Les Mystères du Moyen-Age sur "Les Templiers et les Soufis" que j'ai eu le plaisir d'écrire.
Disponible dans tous les kiosques de septembre à décembre 2015.
Que n'a-t-on pas écrit sur les Templiers, sur leur malédiction, sur leur fabuleux trésor, sur leur pouvoir ? Les Templiers, ces moines soldats capables d'ôter la vie au nom de Dieu... Quels étaient leurs rapports avec l'Orient ? Ont-ils noués des liens particuliers avec des religieux musulmans alors que ceux-ci étaient leurs ennemis ? Que cherchaient-ils vraiment en Orient ?
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